Hypno-analgésie ou hypno-anesthésie …
quelle que soit la technique utilisée, l’humanité utilise depuis toujours les états de transe pour favoriser ou accélérer la guérison et le bien-être des malades. Ces états sont parfois même le seul et unique traitement antalgique et curatif administré au malade. On peut sans doute dire que l’hypnose est aussi vieille que l’homme.
A l’époque de Ramsès II, il y a 3000 ans, les médecins égyptiens décrivent le pouvoir de la parole utilisée pour guérir. Il existe par ailleurs des écrits égyptiens de l’époque pharaonique décrivant les incantations à utiliser pour traiter certaines affections aériennes supérieures.
En Grèce, Platon décrit le « Terpnos logos » : une voix calmante et douce agissant là où le corps et l’esprit s’unissent pour produire un état de bien-être, d’harmonie entre le corps et l’esprit.
Depuis des siècles au Niger et à Haïti on soigne grâce à la transe.
En inde, les moines bouddhistes ainsi que les yogis utilisent l’immobilité et la répétition de mots et de sons pour atteindre un état mental particulier. Cet état leur permet d’agir sur leur état psychique autant que sur leur forme physique dans une optique d’amélioration de leurs capacités générales.
Concrètement aujourd'hui, la transe hypnotique permet non seulement de diminuer le ressenti douloureux en favorisant la détente, en diminuant l’angoisse et l’appréhension, mais elle permet clairement de diminuer le recours aux analgésiques chimiques, parfois jusqu'à s'en passer totalement, que ce soit lors d'interventions stomatologiques ou d'accouchements.
Un bout du voile semble aujourd'hui se soulever sur cette "magie", et c’est bien par l’hypno-analgésie que l’hypnose semble accepter de se laisser apprivoiser. Peut-être parce qu’elle est l’application de la transe hypnotique la plus constamment reconnue, utilisée et étudiée à travers les différentes époques. L’hypno-analgésie est même actuellement considérée par le Docteur Faymonville comme un des fleurons du centre anti-douleur de l’Hôpital de Liège. Peut-être aussi tout simplement parce qu’elle est sûrement la conséquence de la transe hypnotique la plus facile à définir, à quantifier et à mesurer, donc à étudier.
Les études les plus récentes suggèrent ainsi qu’un des effets majeurs de l’hypno-analgésie vient de son pouvoir de distorsion perceptive. Cette distorsion semblant provenir de mécanismes biophysiques variés et complémentaires.
Par ailleurs, les études les plus récentes, reposant sur l’imagerie cérébrale de type PET SCAN permettent de commencer à comprendre ce qui se passe dans le cerveau pendant une séance d’hypnose. En effet, le flux sanguin cortical régional se modifie en cours de travail. Les régions activées semblent être le Cortex Cingulaire Antérieur (CCA) et le Cortex Temporal Antérieur. L’étude de Rainville de 1997 précise par ailleurs que ces deux régions permettent de moduler la qualité et la quantité de douleur ressentie, modulation en qualité pour le CCA et en quantité pour le cortex somatosensoriel primaire.
L’étude de Faymonville de 2003 montre quant à elle une amélioration des connections entre les différentes zones cérébrales activées, par le biais d’une exacerbation de l’activité du CCA.