LAVANDE, lavandula angustifolia

LAVANDE, HISTOIRE et ORIGINES

Dès l’antiquité, les romains se servaient de la lavande comme parfum : ils en mettaient dans le linge pour le laver (d’où son nom), dans l’eau du bain, dans les armoires pour parfumer et pour éloigner les mites. En Inde, la lavande est utilisée pour ses propriétés médicinales depuis plusieurs siècles, la médecine traditionnelle ayurvédique lui prêtant des propriétés antidépressives. Dans les Andes, elle aide à réguler le flux menstruel, ainsi qu’à s’endormir.

En Europe, dès le Moyen Age, elle est cultivée dans les jardins. Elle est présente dans ceux des herboristes et des monastères. Elle est alors employée pour ses vertus cicatrisantes, anti-poux, antiseptiques et antivenimeuses (notamment en cas de morsure de serpent), ainsi que pour combattre la peste, sous forme de fumigations ou d’emplâtres.

En phytothérapie, on utilise les sommités fleuries de la lavande. Les fleurs sont cueillies en été, de préférence le matin, puis elles sont séchées.

PROPRIÉTÉS GÉNÉRALES :

La lavande vraie est :

– Antalgique, Anti-inflammatoire

– Antispasmodique, Cholérétique

– Hypotensive, Calmante et antidépressive, Hypnotique léger

– Antiseptique et antibactérien, Cicatrisante

En usage interne :

– Contre l’anxiété, le stress et la nervosité, la dépression et l’insomnie. Selon Hilde­garde de Bin­gen, la lavande est chaude et sèche et sa chaleur est saine. Si on fait cuire de la lavande avec du vin –ou avec de l’eau et du miel– et qu’on en boit souvent, tiède, on apaise les douleurs du foie et du poumon, ainsi que les vapeurs de la poitrine; on obtient aussi une connaissance pure et un esprit pur.

– Contre les problèmes de digestion, de coliques, de ballonnements

– Contre une infection/inflammation de l’appareil respiratoire (bronchites, sinusites, rhinites)

– Contre les crampes, les contractures et les spasmes musculaires

– Contre l’hypertension artérielle.

En usage externe :

– Contre les problèmes de peau (coupures, brûlures, ulcères, escarres et plaies infectées, acné, eczéma, psoriasis et couperose) L’huile essentielle de lavande se classe dans les vulnéraires et les arque­bu­sades, c’est à dire des extraits de plantes dont on enduisait les plaies ouvertes provoquées par les feux de l’arquebuse. L’essence de lavande est composée de corps chimiques non toxiques, en badigeonner une plaie ouverte, sans pansement occlusif conduit à un soulagement et à une cica­tri­sa­tion rapide, en général sans infection secondaire. Par contre, si on applique la même essence à l’aide d’un pansement et que celui-​ci soit maintenu sur la plaie, on obtient un effet très différent: la plaie s’approfondit, les bords sont con­ges­tion­nés, la plaie ne se referme pas. Dans ce cas, l’essence agit comme rubéfiant, nécrosant.

– Contre les troubles de la circulation sanguine

– Contre les douleurs rhumatismales

– Contre la gale (répulsif contre les poux). Les petits sachets de fleurs séchées placés dans les piles de linge, chassent les insectes parasites des armoires tout en parfumant le linge.

– Contre les piqûres d’insectes.

POSOLOGIE

En phytothérapie, la lavande peut être utilisée en usage interne ou externe. Attention, les propriétés ne sont pas les mêmes selon le mode d’utilisation, donc veillez à utiliser la lavande selon le mode qui convient.

Posologie en usage interne

– Huile essentielle de lavande : 1 à 4 gouttes 2 à 3 fois par jour, sur un morceau de sucre, du miel ou sous la langue.

– Infusion :

* faire infuser 1,5 g de fleurs séchées (soit 1 cuillère à café) dans une tasse d’eau bouillante (15 cl) pendant 5 minutes. Consommer jusqu’à trois tasses par jour pour calmer les troubles digestifs ou traiter l’insomnie

* faire infuser  15 à 30 g de sommités fleuries par litre d’eau, laisser infuser 10 mn

– Teinture alcoolique faire macérer 100g de fleurs dans 500g d’alcool.

– Poudre totale de lavande : 500-700 mg deux fois par jour (une prise le soir au dîner et une au coucher)

– Teinture mère de lavande (1:4) : 20 à 40 gouttes. Jusqu’à 3 prises par jour, dont une au moment du coucher.

Chez les enfants, la posologie sera divisée par 2. Dans la mesure du possible, il est conseillé de consommer la dernière prise de lavande (quelle qu’en soit la forme) au moment du coucher, pour profiter des effets calmants de la lavande sur le sommeil.

Posologie en usage externe

– Bain calmant : préparer une infusion de lavande avec 5gr de fleur dans un litre d’eau bouillante. Laisser infuser 1 heure puis verser la préparation dans l’eau du bain. Autre solution : une dizaine de gouttes d’huile essentielle associées a un dispersant, directement dans l’eau du bain.

– Huile de massage :

* calmante : incorporer 1 à 4 gouttes d’huile essentielle de lavande dans 1 cuillère à soupe d’huile végétale (tournesol ou colza par exemple). Pratiquer jusqu’à 3 massages par jour. Ou bien appliquer directement 3 gttes d’huile essentielle sur la voûte plantaire, la face interne des poignées ou sur le plexus solaire. A répéter si besoin.

* antirhumatismale : mettre 50g de fleurs sèches dans un flacon, ajouter un demi-​litre d’huile d’olive et laisser macérer au soleil pendant une semaine en secouant chaque jour. Filtrer et conserver cette huile dans un flacon bouché à l’abri de la lumière. Utiliser en massage sur les zones douloureuses.

* antirhumatismale : faire macérer 3 jours au soleil une poignée de fleurs dans un litre d’huile d’olive. Passer et remettre des fleurs fraiches jusqu’à ce que l’huile soit très parfumée. Conserver à l’ombre et au frais.

* cicatrisante : ajouter 10 grammes d’essence de lavande dans 100 grammes d’huile d’olive, en badigeonner les plaies atones.

– Inhalation en cas d’inflammation des voies aériennes supérieures : 2 à 4 gouttes d’huile essentielle de lavande dans un bol d’eau bouillante. Se placer au dessus de la préparation en se couvrant la tête d’un linge et inhaler les vapeurs. Renouveler trois fois par jour.

– Prévention des poux : 2 à 3 gouttes derrière le lobe de l’oreille, pour les éloigner.

MISES EN GARDE

Il n’y a que peu d’effets indésirables à l’utilisation de la lavande en phytothérapie :

– Réactions cutanées en cas d’allergie ou de rhume de foin

– Grande nervosité suivie d’une période de dépression physique dans le cas d’une consommation excessive.

L’essence est excitante à doses forte dose et peut perturber la coordination motrice mais elle n’est jamais con­vul­si­vante, ne donne pas de nausées, ni de maux de tête.

Il faut signaler que l’huile essentielle de lavande peut être neurotoxique à forte dose. Elle doit donc être employée avec beaucoup de prudence en usage interne.

Elle est toujours déconseillée chez les femmes enceintes.